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Pour avoir un avant goût de votre séjour à Lisbonne, nous tenons à vous révéler toutes les informations utiles autour des azulejos de la capitale portugaise. De leur origine à leur réalisation, nous approfondirons aussi l'Histoire locale avec en bonus, les endroits où acheter des azulejos à Lisbonne (mais aussi les endroits à proscrire).
Nous évoquerons également les lieux où trouver les plus beaux azulejos de Lisbonne sur les façades ou une fois la porte franchie. Mais dans un premier temps, découvrez notre atelier pour peindre sur un carreau de faïence, dans les règles de l’art... Bonne lecture !
C’est tellement facile d’avoir envie de sauter à pieds joints (surtout pour les hispanophones) dans une origine qui nous tend les bras : azul c’est à dire bleu…d’où la faïence bleue ??
Les faïences de Lisbonne sont l’héritage des Maures qui eux-mêmes imitaient les « petites pierres polies » des Romains. Les Arabes les désignaient ainsi en parlant d’Al-zulaydj.
Là réside la véritable origine du mot. Ça peut en boucher un coin mais beaucoup de termes portugais sont en réalité de la même origine.
Au Portugal, les lieux sont encore marqués par le passage des Maures : Alfama, Alcantara, Algarve… On retrouve aussi dans des termes plus ou moins courants :
Et la liste est longue !
Monlisbonne.com a noué des contacts précieux avec les artistes faïenciers de Lisbonne. Parmi nos clients, nous avons eu entre autres l’équipe des selliers d’Hermès. Ensemble, nous avons réalisé des faïences dans un palais 17e. Nous avons également eu un couple qui souhaitait réaliser un panneau d’entrée dans une des plus fameuses fabriques d’azulejos de Lisbonne.
Chez Monlisbonne.com, nous mettons en avant l’artisanat. Ici, les artisans de Lisbonne ont un savoir-faire indéniable pour réaliser des azulejos. Connaissant la ville comme notre poche, nous avons déniché un magnifique atelier pour réaliser vos propres azulejos.
Au calme, armé de patience et de concentration, vous aurez aussi bien l’occasion de peindre des faïences historiques qu’inventer votre motif ou votre blason !
Une chose est sûre, nous souhaitons que la créativité soit au rendez-vous.
Découvrez notre offre dès à présent ! Notre conseil pendant la réservation : optez pour une date en début de séjour afin de pouvoir ensuite récupérer sur place votre carreau de faïence, une fois cuit. Vous pouvez également vous le faire livrer.
Si vous n’avez pas du tout l’envie de réaliser un carreau de faïence, rien ne vous empêche de les contempler sur les murs. Les azulejos feront naître en vous une envie compulsive d'en avoir pour la déco intérieure de votre maison ! Mais alors où acheter des faïences à Lisbonne ?
En 1849, le potier Antonio Da Costa Lamego créé une fabrique de faïences. Située au largo do Intendente, elle est décorée en 1865 par Ferreira das Tabuletas, leur fameux directeur artistique. Après le décès d’Antonio, sa veuve prend les rênes et le nom change définitivement pour Viúva Lamego. Devenue un espace de vente, l’ancienne fabrique est aujourd’hui encore l’une des plus belles bâtisses de Lisbonne.
Viuva Lamego a collaboré avec les plus grands noms de l’architecture (Álvaro Siza, Rem Koolhaas), de l’art (Joana Vasconcelos, Maria Keil, Manuel Cargaleiro) et du street-art (Monsieur André).
Leur spécificité réside dans la production industrielle de faïences réalisées par des artistes. En somme, de l’art produit à grande échelle.
Adresse : Largo do Intendente Pina Manique.
Ouvert du lundi au vendredi, entre 8h30 et 17h30.
Sant’Anna est la plus ancienne fabrique de faïence de Lisbonne. Ayant grandement participé à la reconstruction de la ville après le tremblement de terre de 1755, la fabrique Sant’Anna mérite une visite. D’autant plus qu’il s’agit de la manufacture la plus grande et la plus centrale de Lisbonne.
Adresse : Calçada Boa Hora 96 .
Ouvert du lundi au vendredi, entre 9h30 et 18h30.
Surrealejos, c’est un concept assez unique. Ce sont des azulejos modernes réalisés par un artiste italien. Graphiste, il imprime de motifs surréalistes sur ses faïences. Le résultat est très impressionnant. Surrealejos est très connu sur la scène artistique internationale et expose partout dans le Monde.
Adresse : Calçada de Santo André 5 .
Ouvert du lundi au samedi, entre 11h00 et 18h00. Pause entre 13h00 et 14h00.
L’ histoire de Cortiço e Netos est extra. Le grand-père Cortiço, négociant en faïences, possédait un grand entrepôt plein d’azulejos. Décédé il y a peu, il légua tout son stock à ses petits enfants qui eurent l’idée singulière d’ouvrir une échoppe minimaliste pour vendre les pièces du grand-père… Des pièces uniques car la plupart des fabriques ont fermé depuis.C’est aujourd’hui un magasin incontournable pour toute personne qui a du goût et qui est à la recherche d’inspiration…
Adresse : Rua Maria Andrade 37D.
Ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h.
Ce n’est pas une bévue mais Leroy Merlin offre un choix sympa d’azulejos industriels portugais. Pour le faux ancien, très industriel et calibré, il y a de quoi faire sa cuisine ou sa salle de bain, pour tous les goûts et à des prix accessibles.
Adresse : Av. dos Cavaleiros 70, Carnaxide.
Ouvert tous les jours.
D’Orey est l’adresse à noter si vous souhaitez acquérir des azulejos anciens certifiés. Dans la rue do Alecrim, vous trouverez plusieurs antiquaires, sans doute les plus prestigieux de la capitale portugaise. Flâner entre ces chef d’oeuvre est un véritable plaisir pour les amateurs.
Adresse : Rua do Alecrim, 68.
Ouvert du lundi au samedi, entre 11h00 et 17h00.
Si vous êtes sensibles à la préservation du patrimoine portugais, surtout n’achetez pas de faïences à la Feira da Ladra, le fameux marché aux puces de Lisbonne.
La plupart des pièces sont volées. Dans la ville, il n’est pas rare de voir des bâtiments complètement défigurés à hauteur d’homme. Le patrimoine de la ville part en lambeaux. Vous devez éviter ces achats compulsifs et irréfléchis.
Quand aux magasins de souvenirs bon marché, ils pullulent à Lisbonne. Ils proposent : des faïences entourées de liège, des aimants pour frigo, des casquettes, des chapeaux, des verres, des tasses, des coqs portugais… Vous n’y trouverez pas de vraies faïences portugaises. Je ne crois pas me tromper si je dis que la production est d’origine asiatique.
Les Maures ont-ils laissé à la nation portugaise l'héritage des azulejos ? Oui et non... Si l'origine est bien mauresque, les azulejos portugais apparaissent cependant bien après la conquête catholique du Portugal. Dans un premier temps à Sintra, au sein du palais d'été du roi Manuel Ier, plus connu sous le nom de Palais da vila ou Palais national de Sintra.
Fin XVème, le roi portugais Manuel 1er est marié avec Isabelle d'Aragon, fille du roi d'Espagne Ferdinand II. De passage en Andalousie, Manuel 1er a un coup de coeur pour les faïences de Séville. Il en importa en quantité afin d’avoir dans sa propre résidence, une décoration à la hauteur de sa grandeur. Pour impressionner ses hôtes, les faïences de ce palais étaient d’une grande exubérance.
A partir de cette période, les azulejos vont être de plus de plus en plus présents dans la capitale portugaise. Jusqu’au 18e siècle, nous trouverons des faïences uniquement pour décorer l'intérieur des palais et des couvents.
Ce n'est qu'à partir de la période post-tremblement de terre que nous verrons apparaître les azulejos sur les façades. Des bâtiments nobles aux villas ouvrières, du néo-arabe à l’art déco, en passant par les bleus intemporels, nous aurons une révolution galvanisante de cet art. La beauté étant évidemment recherchée dans la plupart des ouvrages, l’art s'exprime ici à chaque coin de rue. Il est dommage de voir qu'aujourd'hui ce n'est plus la priorité.
A Lisbonne, tous les touristes sont agréablement surpris par ces façades en faïences typiques. Sur les quelques centaines de visites que j’ai pu réaliser, une seule personne ne les a pas trouvées à son goût.
Selon moi, en plus d’être superbes, elles dégagent toute la patience imposée par cet assemblage méticuleux. Au delà des propriétés d’étanchéité, il s’agit d’une finition esthétique pour vêtir un bâtiment de son habit de fête. Et Lisbonne jubile ! Les quartiers les plus huppés comme Chiado ou Lapa mais également les couvents que l’on retrouve au Bairro Alto ou à Marvila ont une grande densité d’azulejos.
Je vous propose un florilège chronologique des plus belles faïences de Lisbonne et des environs. Nous évoquerons les panneaux d’azulejos les plus fameux, pour leur techniques ou pour leur représentation.
Comme nous l’avons déjà évoqué, le roi portugais Manuel 1er rapporte les première faïences au Portugal après un voyage fondateur en Andalousie. Il en ramène quelques exemplaires pour son palais de Sintra. Il s’agit alors de faïence hispano-arabes. Le style prédominant de ce palais est le style « arêtes vives » :
Quel est la technique utilisée pour les faïences portugaises les plus anciennes ?
Cette technique n’autorise pas ou peu de folies arrondies… (la sphère armillaire par exemple, symbole manuelin par excellence). La plupart des faïences sont géométriques et obéissent finalement aux règles imposées par le Coran. A savoir, pas de représentation.
À noter pendant le règne de Manuel 1er, la création en 1509 du Couvent de Madre Deus qui sera, à partir de 1965, le musée des azulejos.
La fin du 16e siècle marque le début de l’influence de l’Eglise catholique sur les faïences portugaises.
Inspiré par les majoliques italiennes, l’évolution des azulejos se fera au niveau de la peinture qui se fait avant la deuxième cuisson. Sur un email absorbant les pigments, la cuisson étanche la pièce d’argile (carreau ou utilitaires) et fixe les couleurs en les rendant brillantes. Une autre particularité de cette technique : la densité des couleurs est modulable ce qui permet des dégradés. Enfin, il n’y a plus de délimitation en relief : le support n’a plus de barrières pour l’expression artistique.
Le plus bel exemple encore observable aujourd’hui se situe au Bairro Alto dans l’église Sao Roque, conservée malgré le tremblement de terre de 1755. Pendant ce temps là, en France, Bernard Palissy brûlait ses meubles en bois pour percer le secret des faïences chinoises…
Un autre style, tout à fait à mon goût, reprend les mosaïques de manière très grossière. Il s’agit de carrés, rectangles, triangles qui, une fois assemblés, forment un ensemble graphique très réussi et surtout bon marché. Beaucoup de couvents (cuisines notamment) vont se retrouver décorés de ces ensembles rapides à créer, permettant de répondre efficacement a une demande en fort progression.
L’histoire jouera un rôle majeure dans l’application de nouvelles techniques.
En 1640, le Portugal met fin à l’occupation espagnole et reprend son indépendance. La réunification du pays et de son empire est célébrée sur les azulejos. Les murs des jardins et des palais vont se parer de scènes glorifiant la noblesse victorieuse alors en place.
Pendant ce siècle, les Hollandais gèrent les épices et la route y menant. De Chine, ils ramèneront la faïence aux tons bleus qui deviendra dès lors fort prisée.
Au Portugal, les commandes affluent en masse. Les artistes et les ouvriers, Hollandais et Italiens, arrivent alors en nombre pour répondre à la demande.
J’ai une affection particulière pour deux beaux exemples de cette époque :
Malheureusement peu d’azulejos survivront au tremblement de terre de 1755. Une nouvelle ère commença après cette catastrophe…
Le 18e siècle est assurément la période la plus sombre de l’Histoire de Lisbonne. Le 1er novembre 1755, la veille de la fête des morts, un tremblement de terre d’une magnitude de 8,7 sur Richter va détruire à tout jamais les édifices les plus glorieux de Lisbonne. Les secousses seront suivies de tsunamis puis d’un incendie qui persistera pendant des jours.
La reconstruction de Lisbonne va prendre 70 ans. Pendant cette période, les premières faïences apparaîtront sur les façades. Les maîtres d’oeuvre louangent leurs vertus contre le feu !
Les besoins énormes en azulejos pour la reconstruction poussent les fabriques à innover dans la conception :
Les coûts diminueront substantiellement. Pour autant, la beauté ne sera pas mise de côté et les motifs n’auront rien de grossier.
Les résultats de ce travail de longue haleine ont embellit une ville meurtrie. Lisbonne est devenue la ville charmante et enivrante que l’on connaît aujourd’hui.
Pendant la même période, les intérieurs vont se retrouver teintés de tons violacés tirant vers le marron, avec des frises intégrées jaunes et pompeuses. Les bleus resteront à la mode. Les costumes d’époque aux manchons typiques à gros boutons sont immanquables.
Les lieux témoins de cette époque ne sont pas rares. C’est en poussant les portes des palais que vous pourrez en découvrir. Vous les découvrirez en réalisant une visite guidée de Lisbonne en notre compagnie.
La guerre péninsulaire sous l’Empire va réduire considérablement la production de faïences au début du 19e siècle. Il faudra attendre le retour des bourgeois ayant fait fortune au Brésil et une stabilité politique retrouvée (1833) pour voir croître à nouveau la production.
Beaucoup d’artisans ou de boutiques vont alors se parer de belles devantures d’azulejos, colorées, expressives pour mettre en avant les caractéristiques de l’échoppe.
Les azulejos de cette période sont élégants et en imposent. À Lisbonne, deux exemples sortent du lot : la fameuse Casa Ferreira das Tabuletas au Chiado mais aussi la tabacaria Monaco sur Rossio.
Ma fabrique favorite est fondée en 1849 : Viuva Lamego. Son directeur artistique était Luis Ferreira das Tabuletas lui-même.
C’est également à cette période qu’un passionné de Bernard Palissy fera parler de lui : Raphaël Bordallo Pinheiro. Il se chargera de la décoration de la Tabacaria Monaco. On peut citer encore Jorge Colaço plus actif au nord (gare de Sao Bento à Porto) mais aussi responsable de belles oeuvres au Portugal et en Angleterre (Palace du Buçaco, palace de Windsor…)
La carrière de Colaço va se poursuivre avec l’art Nouveau au début du XXème siècle.
Jose Antonio Jorge Pinto est mon céramiste favori puisqu’il s’agit d’un des plus grands artistes autour de l’art nouveau portugais. Ses oeuvres sont disséminées et seul un fan d’art nouveau pourra les localiser. Je fais parti de ceux là par pure curiosité. Jorge Colaço est tout aussi bon.
Notez bien toutefois que la plupart des azulejos « art nouveau » ne couvrent pas les façades mais sont en frises. L’exmple le plus magnifique est l’hôtel 1908, au largo intendente Pina Manique. On les retrouve également en ornementation intérieure (ex : restaurant camponesa)
Dans les années 30-40, l’industrie portugaise est fortement impactée par la production espagnole. Plus grand et moins chers, ils vont casser le marché. Les carreaux portugais, pourtant bien plus esthétiques, seront boudés par les consommateurs.
La reprise se fera lors de la mise en place du métro. Celui-ci se verra décoré au fil des décennies par les plus grands artistes portugais : Maria Keil, Sá Nogueira. Plus tard : Julio Pomar, Eduardo Nery, Manuel Cargaleiro, etc..
Le métro lisboète a poursuivi son expansion mais aussi son lifting à base d’azulejos ! Quelques nouvelles stations ont vu le jour : Terreiro do Paço, Amadora Este, Santa Apolónia, Reboleira.
Avec la reprise économique, quelques bâtiments sont sorties du lot avec des prouesses architecturales. Elles avaient toutes un point en commun : l’utilisation de la faïence sur leur façade. À Porto notamment, deux architectes récompensés par le prix Pritzker ont souhaité utiliser la faïence pour leurs projets.
Les faïences en 3 dimensions sont la grande tendance du 21e siècle. Vous en trouvez notamment chez Viuva Lamego. Le résultat est époustouflant !
Dans Lisbonne même, les artistes de rue vont l’utiliser. Je prends pour exemple le coq de Barcelos en faïence par Joana Vasconcelos, l’incroyable mur du jardin de Santa Clara réalisé par le franco-portugais Monsieur André…
Enfin, le boom immobilier au Portugal a tout simplement relancé la filière de la faïence portugaise…
Comme vous venez de vous en apercevoir, cet art millénaire inspire toujours autant les artistes, les architectes, les amoureux du beau.
Profitez bien des reflets somptueux qu’ils produisent dans Lisbonne. Les photographes y trouveront leur bonheur. Bonne découverte des azulejos de la ville ! Quand aux plus curieux, si vous souhaitez découvrir des faïences secrètes, vous savez que vous pouvez compter nous pour une visite guidée sur mesure !
Demande de réservation sans engagement. Une question ? Si vous avez le moindre doute, n’hésitez pas à consulter notre FAQ, ainsi que nos conditions générales de vente.
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