Happé par l’amour fou, nous voilà embarqué dans un vol easyjet à destination de Lisbonne ! Qui nous a donc poussé à partir pour le Portugal pour la Saint-Valentin ?
On aurait pu choisir Venise, ce Disneyland romantique. Paris pour ses mac(a)rons et sa tour qui scintille. Bruges, ses canaux paisibles et ses chocolats gourmands.
Non, nous partons pour Lisbonne !
Cette ville millénaire où les poètes s’expriment sur les murs décrépis, étreints par des azulejos qui pourraient être du grand-père Cortiço. Nos amis nous avaient prévenu, Lisbonne est un petit joyau ibérique sur la couronne de l’Europe et une destination que l’on est pas prêt d’oublier.
Notre taxi bon marché nous dépose dans un boutique-hôtel de charme dans le quartier historique d’Alfama. Une voix langoureuse et puissante s’élève dans la nuit étoilée. Quelle est donc cette mélodie qui berce la rue ? Le Fado, nous dit un passant du soir. Plus averti que la moyenne, ce dernier nous invite à l’accompagner dans l’une de ces tavernes secrètes que seuls les initiés connaissent.
Nous entrons. Le lieu est tamisé et rustique. Notre fadiste Joana entonne un hymne aux amours latents ou peut être perdus. Nous restons pantois et habités par l’intensité de ce fado intime, une nostalgie du passé “ni gaie, ni triste” comme le pensait Fernando Pessoa. La musique nous invite à apprécier chaque seconde passée ensemble. Ce charmant compagnon de route coiffé d’un béret nous invite à continuer ce voyage nocturne pour admirer les lumières de la ville.
Il nous emmène en haut d’un belvédère – que l’on appelle ici miradouro -. Nous sommes stupéfaits par la vue romantique, ces reliefs de lumières qui épousent les 7 collines. Tout droit sorti de son béret, notre guide nous offre du Champagne. Quel magicien ! Il n’y avait pas meilleur moment pour s’offrir ce précieux nectar. Tchin ! Tchin ! Nous voulons trinquer avec notre ami mais le voilà disparu, éclipsé. Ah ! Lisbonne ! Quelle belle surprise pour un premier soir. Nous nous embrassons sous la bénédiction d’un pin parasol avant de regagner notre lit douillet.
Le matin, nous nous arrêtons à un quiosque pour une bica. Ce matin, le soleil est éclatant et on sent que le printemps arrive à grand pas ! Même en février, la ville blanche est agréable. Nous nous asseyons sur un banc public et nous observons le quartier se réveiller. Les couleurs reprennent leurs éclats pimpants. Un peintre en blouse capte la beauté d’un oranger gorgé de fruits. Il semblerait que toute l’année Lisbonne soit en fleurs. Quelle autre ville en Europe peut offrir ce luxe ? Nous quittons le peintre pour nous laisser aller dans les méandres des rues pavées, à la recherche d’un petit parc ou qui sait, d’un jardin secret.
Aux abords de la place Camoes, une boutique à la devanture modeste nous interpelle : 1789 est inscrit sur le dessous de son horloge endormie à 9h06. Les présentoirs dont les vieilles rainures regorgent d’histoires sont colorés par des bougies parfumées étonnantes. En forme de baiser, l’irrésistible modèle des amoureux est petit et peu coûteux. L’achat est immédiat et accompagnera le dîner aux chandelles prévu ce soir sur le Tage appelé aussi mer de paille..
Près de la place du Rossio, nous apprenons qu’aux arènes, il y a un festival pour la Saint-Valentin : le “Montepio às vezes o amor”. Pour la soirée, c’est Cai o Carmo e a Trindade ! De la pop portugaise rythmée et agréable à écouter. Le concert à 22h nous laissera le temps de dîner à El Bulo Social Club. Installé dans une ancienne friche industrielle, ça change des paillettes et des pétales de rose ! Chakall, le chef argentin au charme briseur de couple, épicera la soirée de bon goût et, je l’espère, à mon goût.
Pour notre dernier jour, nous croisons une nouvelle fois notre guide magicien – Lisbonne est un vrai village ! -. Il nous entraîne pour une seconde promenade hors des sentiers battus, dont lui seul a le secret. Ce Lisbonne-là n’a rien de surfait.
Il nous a offert un séjour romantique, abordable et surtout unique ! De quoi donner envie de revenir par un temps radieux.
Le plaisir peut être ressenti en toute simplicité, avec l’ordinaire, mais en exclusivité.
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